top of page

La Chasse

Création 2026
lachasse_panoavecfondnet.jpg

« La chasse offre un point d’observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique »
                 

 Charles Stepanoff

Intention et démarche d’enquête

Je m’appelle Albane, mes grands-parents paternels étaient paysans-chasseurs, mon père a livré les fusils à la gendarmerie quand nous avons vidé leur maison. Je suis omnivore et je n’ai jamais tué d’animaux pour me nourrir à part des huîtres, des moules et des araignées de mer. J’ai éradiqué volontairement tout un tas d’insectes, d’araignées et d’escargots. En voiture j’ai tapé accidentellement dans un chevreuil, des chauves-souris et des oiseaux, j’ai aussi écrasé une quantité d’insectes et de batraciens et souvent sans m’en rendre compte. Je n’ai jamais tué personne mais une fois j’ai bien cru que j’allais le faire. Je n’ai jamais tiré à la carabine même à la fête foraine. On m’a enseigné l’obéissance et la gestion de ma violence dès mon plus jeune âge. Je me suis déjà faite agressée dans la rue, plusieurs fois, j’ai appris à me défendre en criant et en fuyant.
Aujourd’hui j’habite dans une grande ville, j’ai 35 ans, j’ai une conscience politique éveillée, troublée et cataloguée « artiste-écolo », je mange encore de la viande, je suis maman d’une petite fille d’un an et demie, je n’ai pas de chien et j’ai décidé de passer mon permis de chasse.

Vivre un parcours initiatique ancré dans le territoire auprès de chasseurs.


Aller sur le terrain de la chasse pour mener l’enquête sur une pratique vivrière ancestrale. Apprendre à chasser pour vivre l’expérience réelle et sensible de l’affût et de l’état contemplatif qu’il procure ; du port d’arme et du danger qu’il induit ; des stratégies de traque ; de la tentative de mise à mort et de la transformation d’un animal en viande.
Passer le permis de chasse pour devenir une prédatrice légale et observer si ça change quelque chose dans mon rapport au monde.
Ecrire sur la chasse pour mettre en récit la complexité de nos relations aux animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages.
Mettre en scène un spectacle sur la chasse dans l’espace public pour questionner nos contradictions dans nos façons de consommer l’animal et le paysage.
Jouer à la chasse avec les spectateur.ices pour partager le plaisir, la violence et l’échec d’une expérience brute.

 

Dramaturgie et processus de création d’une battue urbaine

Le public sera convié à une battue urbaine, il restera debout, mobile, il y aura sûrement des consignes de sécurité, un coup parti trop tôt, un drame, de la convivialité paysanne, voire pire.

L’espace de représentation est une rue commerçante, une place, ou une zone d’activité (à proximité de commerces d’alimentation).
Cette déambulation se déplacera sur quatre pattes : le texte issu de mon travail d’enquête, l’expérience collective, l’espace urbain et les « cibles ».

Les « cibles » sont des représentations animales (chiens et gibiers) à taille réelle qui apparaîtront au fil de la chasse. Ces sculptures incarneront le sujet animal en « objet » certes, mais en objet sensible.

  1. Exploration : Automne 2024 à hiver 2025:
    3 territoires de chasses : Orne, Loire-Atlantique et Gers.
    A la rencontre de chasseuses et chasseurs, de leurs voisin.e.s, de végétarien.e.s, de promeneurs et promeneuses, de personnes anti-chasse, de consommateurs et consommatrices de viande en tout genre, d’éleveurs et éleveuses, des chiens de chasse et des mammifères et oiseaux qui peuplent de manière sauvage nos bois, forêts et zones humides.

  2. Construction du récit : Septembre 2025 à février 2026. 6 semaines de résidence d’écriture – 3 personnes

  3. Création : Janvier à Avril 2026. 6 semaines – 6 personnes

bottom of page