Conception et jeu : Gabriel Soulard
Interstices et Ville de Nantes
Où pourquoi on ne peut pas parler de la Nuit à Nantes sans s’excuser auprès des baleines
Bonne nuit tout le monde.
Nous répondons ici à l’appel à l’aide du Conseil de la nuit de Nantes, qui réuni des sages capables d’avoir des visions nocturnes. Ils ont mandaté Interstices pour sensibiliser les gens à l’importance du noir, la nuit.
Voici deux extraits du journal du bord du Neptune, baleinier construit à Basse-Indre en 1824 juste en bas de la commune de La Montagne, par l’armateur Dobrée. Je n’ai pas réussi à relire certains passages, sans doute mal écrits avec la houle.
La Loire à Nantes, c’est elle qui fait la nuit. La Loire est présente, elle est noire, elle fait peur, on peut tomber dans ses bras. La ligne de vie de la ville, c’est aussi sa ligne de mort, elle est noire et se déplace comme une anguille. Sa respiration, ce sont les marées.
Tout s’explique par les marées. J’ai grandi à la montagne, dans une grande maison de capitaine au long court, ambigu un capitaine au long – court. Eh bien tout s’expliquait par les marées dans cette foutue ville: les vers au cul comme la forme des croissants au beurre.
Il y a là un lien fort entre la mer et le cosmos. La lune explique les marées, en tout cas on a mis un nom sur la force surnaturelle qui attire l’eau : la gravitation. La vie a besoin des repères du ciel pour se déplacer, donc du noir. Nous nous coupons du cosmos avec trop de lumière, nous aussi.
