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Cellule des Crises

Décembre 2024 à Mars 2025

 

Accompagnement du groupe de travail d'IRIS-E (Université de Rennes) à la mise en récit du forum-fiction « Faire ensemble en temps de crise(s) » adressé aux enseignant.e.s-chercheur.se.s, étudiant.e.s, élu.e.s, et acteur.ice.s des territoires.

 

Conception : Albane Danflous, Gabriel Soulard

Jeu : Albane Danflous, Gabriel Soulard et Jonathan Aubart

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Résolution de crise proposé par la compagnie en conclusion des deux jours de forum:

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Résolution des crises n°1203 (2025)

Adoptée par la Cellule des crises scientifique de Rennes, à sa 2ème séance, le 12 mars 2025

 

La Cellule des Crises,

Représentante de disciplines scientifiques diverses, d'actrices institutionnelles et partenaires socioéconomiques du territoire breton dans leurs diversités, réunie les 11 et 12 mars à Rennes et comptant plus de 150 participantes et participants. Après un examen attentif des cas d’espèces pendant ces deux jours; forte de la conviction que les sciences doivent jouer un rôle crucial dans les transformations à venir, à leurs justes endroits, audible et crédible, solidaire de la société.

 

Inquiète face à l'explosion des fakes news et des attaques contre le secteur public de l’enseignement supérieur et de la recherche, d’une ampleur inédite depuis la Seconde guerre mondiale, et face à une remise en question de la méthode scientifique,

  • l'insuffisante efficacité du découpage des solutions et l'éclatement des réponses voire leur illisibilité compte tenu de l'hyper spécialisation scientifique, que la rigueur scientifique ne doit pas faire oublier la pertinence sociale,

  • Actant en réponse la nécessité d'augmenter et de reconnaître à sa juste valeur la transdisciplinarité et la vision systémique, la nécessaire convergence de savoirs pour de grandes innovations voire une révolution scientifique résolument systémique,

  • Actant, en réponse à l’injustice épistémique (Fricker, 2007),  que les sciences ne disposent pas d’un monopole de la production des savoirs, qu’elles se situent au milieu d’autres savoirs, et que la méthode scientifique est constamment en dialogue, qu’il faut appeler au remariage épistémologique,

  • Observant les difficultés que représente l’engagement des scientifiques dans des controverses environnementales nécessairement politiques,

  • face à l'incertitude, à être parties prenantes des enjeux de bifurcations sociétales, en prenant appui entre autre sur la théorie de l’enquête (Dewey, 1938),

  • Consciente que arts et sciences ont été injustement séparés, qu’ils font partie d’un même continuum de créativité et que les artistes peuvent concourir à une appropriation citoyenne des méthodes et découvertes scientifiques, que la mise en récit est une compétence mobilisable dans les aventures collectives,

 

  1. Appelle à la défense résolue des sciences et des humanités, de la liberté académique et de l’éducation comme piliers d’une société démocratique.

  2. Vise à concourir à l’émergence d’un nouveau contrat sciences-société.

  3. Appelle à des co-constructions et des valorisations de tous les savoirs quels que soient celles et ceux qui les portent.

  4. Invite les scientifiques du monde entier et surtout de Bretagne à rejoindre des équipes transdisciplinaires qui travaillent avec et pour la société dans des projets élevés en plein air.

  5. Recommande aux chercheuses de jouer de persuasion dans les territoires pour faire comprendre de nécessaires renoncements, sans sous-estimer les attachements.

  6. Constitue un réseau solidaire de receveurs d'alertes, qui répond aux lanceurs d'alertes environnementaux, mobilise les acteurs autour des questions posées, autant de points de départ de recherches interdisciplinaires et co-construites.

  7. S'engage dans ces projets à la construction d’un cadre de confiance fondée sur l’interconnaissance et la rencontre humaine préalable favorisant l’encapacitation mutuelle, le rétablissement de symétrie comme un contrôle du parallélisme avant de prendre la route du projet pour que s’épanouissent les méthodes participatives.

  8. Conseille de se mettre d’accord sur des calendriers et des tableaux de bord permettant de faire coïncider recherche et décisions publiques.

  9. Recommande aux territoires et agents économiques d’adopter des stratégies sentinelles plutôt que citadelles.

  10. Suggère aux sciences de renoncer aussi à ses propres postures-citadelles dans les aventures collectives.

  11. Renonce à la course à la publication d'articles, et invite les tenants des critères internationaux d'évaluation des productions scientifiques à inclure des indices d’interdisciplinarités, d’intermédiation et de stratégie de bifurcation.

  12. Rouspette celles et ceux qui pensent encore qu'une croissance infinie est possible dans un système planétaire fini.

  13. Invite en parallèle à renforcer l’interdisciplinarité des enseignements, à enseigner la complexité, la raconter sans la simplifier et si possible en prenant du bon temps.

© Compagnie Mycélium 2019 / Graphisme Damien Toillon / Réalisation: tous seuls comme des grands

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